À paraître dans Citoyenneté(s) et démocratie, dir. F. Lemaire, Paris, Mare et Martin, 2021
CITOYENNETÉ, REPRÉSENTATION ET PARTICIPATION APRÈS LE TOURNANT ÉPISTEMIQUE DE LA DÉMOCRATIE DELIBERATIVE
On associe spontanément la citoyenneté à l’exercice des droits politiques, refusés aux étrangers. Pourtant, il semble que la revendication de droits subjectifs égaux sans condition d’appartenance rende mieux raison de l’effectivité des luttes démocratiques. Après le « tournant épistémique », ce qui importe est de fonder un système qui a, d’une part, le plus tendance à aboutir à de bonnes décisions sans pour autant, d’autre part, saper le respect que les citoyens se portent à eux-mêmes en tant que porteurs de revendications légitimes (ce qui exclut que certains citoyens soient par principe exclus de la prise de décision politique et donc le pouvoir des experts). Ce nouveau cadre philosophique permet de se délester du mythe d’un peuple auto-légiférant (directement ou par l’intermédiaire de ses représentants) pour se concentrer davantage sur les dispositions juridiques et les opportunités de participation politique mutuellement acceptables susceptibles de renforcer la qualité et la justice des décisions politiques.